Goma Chronicles

Les douanes sénégalaises ont annoncé lundi 25 novembre la saisie de plus de 230 kilos de cocaïne « en provenance d’un pays voisin ». Autrefois épargnée, le Sénégal est aujourd’hui devenu une plaque tournante du trafic de drogue en Afrique de l’Ouest.

L’opération s’est déroulée dimanche. Sur les coups de 10h du matin, la brigade mobile de Koungheul, non loin de la frontière gambienne, intercepte un pick-up suspect. Dans son châssis, 210 plaquettes de cocaïne sont découvertes par les douaniers. Une saisie qui, selon la direction générale des douanes, s’élève à 18,8 milliards de francs CFA, soit près de 28,66 millions d’euros.

Ce n’est pas la première fois de l’année que les autorités sénégalaises prennent des trafiquants de drogue la main dans le sac. En juillet, un camion transportant 360 kilos de cocaïne avait été intercepté dans la même région. En avril, plus d’une tonne avait été saisie à Kidira, proche de la frontière avec le Mali.

Il y a encore peu de temps, les trafiquants débarquaient leur marchandise venue d’Amérique du Sud dans les ports du golfe de Guinée avant de l’acheminer à travers des régions dont le contrôle échappe aux États. Selon le Bureau des Nations unies contre la drogue et le crime, les saisies de cocaïne en provenance du golfe de Guinée, qui ne dépassaient pas les 13 kilos entre 2015 et 2020, s’élevaient à plus d’une tonne en 2022, rien que dans les pays du Sahel.

Les groupes armés et rebelles, en contrepartie d’une taxe, fermaient les yeux sur la marchandise transportée. « Mais ces groupes ne jouent aucun rôle dans le trafic de cocaïne », prévient Mouhamadou Kane, analyste au sein de l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC).

Un paradigme qui semble aujourd’hui évoluer. Selon les douanes sénégalaises, plus de deux tonnes de poudre blanche ont été saisies sur l’axe Dakar-Kidira, entre janvier et novembre 2024. Un chiffre en constante augmentation. Face à la nécessité de briser les routines et contourner les contrôles de police, les trafiquants ont dû se renouveler et changer de stratégie. « Récemment, on a vu que les cartels et réseaux criminels ont multiplié les stratégies, les itinéraires en dehors des routes sahéliennes, observe l’analyste, ils passent également par les côtes pour atteindre l’Europe. Ils passent par la Mauritanie, par le Sénégal… », expliquant ainsi l’explosion des saisies au pays de la Teranga.

Ces dernières années, les opérations de saisies de cocaïne au large des côtes sénégalaises se sont multipliées. En décembre 2023, l’armée sénégalaise avait mis la main sur un bateau sur un navire arraisonné au sud des eaux sénégalaises. À son bord se trouvaient six personnes d’origine ouest-africaine, un Sud-Américain, ainsi qu’une cargaison de trois tonnes de poudre blanche.

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