En République démocratique du Congo (RDC), près d’un quart de la population, soit un peu plus de 25 millions de personnes, souffrent de la faim, dont trois millions en situation d’urgence humanitaire. Pour répondre à cette crise, la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) estime avoir besoin de 330 millions de dollars. La directrice générale adjointe de l’organisation, Beth Bechdol, vient d’effectuer une tournée dans l’est du pays, où elle a notamment rencontré des déplacés.
Selon la FAO, la République démocratique du Congo (RDC) est classée parmi les pays à haut risque de famine et pourrait y être confrontée si aucune action concrète n’est entreprise. Beth Bechdol, directrice générale adjointe de l’organisation, affirme qu’il est important d’investir davantage dans l’agriculture : « Nous devons nous focaliser sur la création d’un environnement pacifique dans la région orientale du pays. Nous savons que les conflits dans cette région sont à l’origine du déplacement des populations. Il y a des problèmes alimentaires aigus dans les camps de déplacés. La paix est le premier facteur pour changer cette situation. Mais le problème du financement est rarement souligné. »
Renforcer l’autonomie
Face à ces défis, la FAO a mis en place plusieurs projets d’urgence pour répondre aux besoins des populations déplacées par les conflits au Sud-Kivu et au Nord-Kivu. Aristide Ongone Obame, représentant de l’organisation en RDC, explique : « Nous intervenons actuellement dans les camps de déplacés internes pour leur apporter ce que nous appelons de l’aide agricole d’urgence. Cela leur permet de produire par eux-mêmes au lieu de vivre exclusivement d’une assistance alimentaire, qui n’est jamais suffisante. Nous fournissons également des petits élevages qui donnent des résultats assez rapidement. »
D’après la dernière analyse de la sécurité alimentaire, publiée en octobre, plus de 25 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire aiguë en RDC.