Goma Chronicles

Avez-vous déjà entendu parler de la décision du président dominicain Danilo Medina, soutenu par son mentor Leonel Fernández, à travers une décision de la Cour constitutionnelle dominicaine ? Cette décision vise à dénationaliser les Dominicains nés de parents haïtiens après 1929. Ces citoyens dominicains deviennent ainsi automatiquement apatrides.

La question à se poser face à cette proposition choquante des autorités dominicaines est la suivante : que dirait le président Danilo Medina si, par exemple, le président Obama avait décidé de faire de même, retirant la nationalité américaine aux citoyens nés de parents dominicains ? Ce parallèle met en lumière l’absurdité et l’injustice de cette décision.

Le droit international

Cette initiative dominicaine est non seulement absurde mais va à l’encontre des principes fondamentaux du droit international, ratifiés par les pays membres de l’ONU. Et quel mot approprié pourrait-on utiliser pour qualifier cette situation ? Haine ? Xénophobie ? Racisme ? Violation des droits de l’homme ? Rejet de ses propres citoyens ? Quoi qu’il en soit, tout cela semble tourner autour de l’origine identitaire et de la couleur de peau. Appelez cela comme vous voulez, mais cette décision porte un nom bien connu… elle dégage l’odeur nauséabonde du Trujillisme des années 1930.

Pendant ce temps, le président de l’Association des Dominicains vivant en Haïti (Asociación de Dominicanos Residentes en Haití), Miguel Martinez Molina, souligne que ses compatriotes bénéficient d’une grande hospitalité en Haïti. Il appelle les autorités dominicaines à respecter les droits des Dominicains d’ascendance haïtienne ainsi que ceux des ressortissants haïtiens. Mais face à une telle hostilité dominicaine, quelle diplomatie haïtienne serait appropriée ? Et que dire de ces Dominicains vivant à Port-au-Prince, Pétionville et dans d’autres régions d’Haïti ?

Un État-voyou

La République dominicaine devrait être considérée comme un « État voyou » par les Nations Unies et la communauté internationale, un terme désignant un État qui ne respecte pas les normes essentielles du droit international. Hier, lors de la XIIe Conférence régionale sur les femmes d’Amérique latine et des Caraïbes à Saint-Domingue, la participation du président dominicain a été interrompue par un groupe de 40 délégués étrangers scandant « Todos somos Haití, Nous sommes tous Haïti », en protestation contre la décision de la Cour constitutionnelle.

Le 1er octobre dernier, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a fermement condamné cette décision arbitraire de la République dominicaine. « Nous exhortons le gouvernement dominicain à prendre toutes les mesures nécessaires pour veiller à ce que les citoyens dominicains d’origine haïtienne ne soient pas privés de leur citoyenneté, conformément aux obligations internationales relatives aux droits de l’homme », a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du HCDH.

Cette situation soulève des préoccupations majeures quant au respect des droits fondamentaux et souligne l’urgence d’une intervention internationale pour protéger les citoyens vulnérables d’origine haïtienne en République dominicaine.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *